Image toiture verte

L’étalement urbain est un phénomène géographique qui ne date pas d’hier, mais qui continue de prendre de l’expansion et d’engendrer des conséquences aujourd’hui. La croissance des banlieues à la périphérie des villes représente le développement d’une ou de plusieurs extensions d’un territoire urbanisé sur un territoire rural. Ces agrandissements sont caractérisés, entre autres, par des maisons individuelles, des voies de transport conçues pour les voitures ainsi que de grands espaces de stationnement asphaltés[1].

Ces nouveaux lotissements résidentiels provoquent de nombreux problèmes, tant sur les plans social et environnemental qu’économique. Parmi ces effets néfastes, on dénote une augmentation des émissions de gaz à effets de serre (GES) liés aux déplacements de la population, une détérioration de la qualité de l’air, une augmentation de la circulation qui affecte grandement la santé des habitants et une perte des forêts et des milieux humides, pour ne nommer que ceux-ci[2].

De nombreux urbanistes, architectes et penseurs se penchent sur ce phénomène géographique grandissant afin de le contrer. Il devient évident que pour s’attaquer aux problèmes de l’étalement urbain, il faut repenser nos villes, mais surtout, les densifier. Ainsi, comment peut-on rendre la ville dense, durable et viable?

Nos milieux urbains n’ont jamais été aussi animés, ce qui entraîne une pression grandissante sur les espaces, qui deviennent généralement limités. Les capacités des infrastructures urbaines de certaines collectivités semblent avoir été atteintes. Alors, quelle est l’issue? La solution semble s’imposer d’elle-même lorsqu’on observe n’importe quelle image aérienne des centres-villes : les toits. Effectivement, la toiture des bâtiments représente de 15 à 35 % de la surface totale, ce qui signifie qu’une immense superficie encore sous-utilisée s’offre à nous[3].

Les toits : une opportunité oubliée

Les possibilités qu’offrent les toits sont infinies et pourraient permettre de relever une pléiade de défis, notamment ceux du logement, de la transition énergétique, de la résilience aux changements climatiques et de l’inclusion sociale. Il est grand temps de repenser et d’optimiser ce milieu de vie trop longtemps oublié.

Îlots de chaleur urbains

Les zones urbaines sont généralement sujettes à des températures plus élevées que les zones rurales. Ce phénomène s’explique, entre autres, par la présence accrue de surfaces d’asphalte et de bâtiments en béton, qui sont des matériaux qui absorbent la chaleur.

Les toitures végétalisées représentent une avenue possible afin de maximiser l’utilisation des superficies disponibles et d’offrir des solutions à de nombreux problèmes. L’avantage le plus connu des toitures végétalisées est sans doute qu’elles contribuent à contrer l’effet des îlots de chaleur urbains grâce à la capacité d’évapotranspiration des végétaux, un effet climatisant. Dans une certaine mesure, l’ajout d’un réseau de petits espaces verts sur les toits réduirait la chaleur accumulée à la surface encore plus efficacement qu’un parc unique de taille équivalente[4].

Une autre solution aux îlots de chaleur résiderait dans un choix de matériau de recouvrement ayant une capacité de réflectivité, comme les membranes blanches. L’indice de réflectance solaire (IRS) des toits blancs est beaucoup plus élevé que celui des traditionnelles membranes d’asphalte ou de gravier, ce qui permet de réduire efficacement la température du système de toiture, et ainsi de diminuer la chaleur des villes.

Gestion des eaux pluviales

Face à la raréfaction de cette ressource vitale qu’est l’eau dans certaines régions du monde, la valorisation et l’optimisation de la gestion des eaux pluviales deviennent essentielles. Une fonction importante des toitures végétalisées est de retenir une partie des eaux pluviales à travers les différentes couches du système, que ce soit grâce au substrat de croissance, aux membranes de rétention ou aux végétaux eux-mêmes. Cette capacité d’absorption et d’évapotranspiration de l’eau réduit la pression exercée sur les réseaux municipaux de collecte et de traitement des eaux pluviales[5].

Biodiversité urbaine

Le développement urbain affecte grandement la biodiversité. Par conséquent, restaurer les fonctionnalités écologiques dans les zones urbaines devient une préoccupation majeure afin d’assurer la longévité des écosystèmes composant ces milieux de vie. Les toitures végétalisées créent des microhabitats pour des espèces animales et végétales. En effet, elles favorisent l’alimentation des insectes pollinisateurs et offrent un lieu de nidification idéal pour les oiseaux[6]. Bref, les toitures végétalisées représentent l’occasion de réconcilier ce qui a été bâti par les humains avec la nature, tout en offrant aux habitants une oasis à l’abri du bruit ainsi qu’une occasion de connecter avec la nature.

Qualité de l’air

Les activités humaines comme le transport et les opérations industrielles rejettent de grandes quantités de polluants dans l’atmosphère. Une mauvaise qualité de l’air peut entraîner des conséquences néfastes sur la santé de la population. C’est pourquoi en milieu urbain, là où les activités humaines sont importantes, la pollution de l’air est un enjeu prioritaire. Les végétaux assainissent l’air en filtrant certains polluants comme les fines particules rejetées dans l’atmosphère. Par le processus de photosynthèse, les végétaux participent à l’oxygénation des milieux de vie[7]. La végétalisation des toitures en ville offre donc une solution efficace à la pollution de l’air.

Énergie

Au Canada, près de 82 % des émissions de gaz à effet de serre provenaient du secteur de l’énergie en 2018[8]. Les températures extrêmes du territoire accentuent la demande énergétique des bâtiments, faisant de ces derniers des demandeurs importants d’énergie. Cette situation entraîne des conséquences néfastes sur l’environnement comme la pollution atmosphérique. C’est pourquoi la performance énergétique des bâtiments est au cœur des préoccupations de tous.

Les toitures végétalisées permettent d’optimiser l’isolation thermique des bâtiments et d’ainsi diminuer leur demande énergétique. On peut également repenser la toiture en tant que producteur d’énergie afin de mieux contrôler sa consommation d’énergie. L’accès direct aux rayons solaires qu’offrent les toitures est idéal pour l’installation de panneaux solaires et aide à l’atteinte de la carboneutralité sur le plan énergétique. Le laboratoire américain National Renewable Energy Laboratory (NREL) a d’ailleurs estimé que les systèmes photovoltaïques installés sur les toits pourraient générer près de 40 % de la demande d’électricité à l’échelle des États-Unis[9].

Production alimentaire

La sécurité alimentaire et la nutrition en milieu urbain sont des enjeux grandissants, particulièrement dans les quartiers défavorisés des grandes villes qui sont souvent qualifiés de « déserts alimentaires ». Le manque d’accès à des aliments sains comme des légumes et des fruits frais a des impacts directs sur la santé des populations vulnérables y habitant[10].

La conversion des toits en espaces dédiés à l’agriculture urbaine et accessibles aux communautés offre donc de multiples avantages. Premièrement, cette conversion se présente comme une solution efficace aux déserts alimentaires urbains, tout en favorisant un retour à l’approvisionnement local et à la cohésion communautaire. En misant sur des circuits courts, il est possible de réduire l’impact environnemental de la production et du transport des aliments, tout en assurant une meilleure accessibilité économique à une nutrition saine.

Espaces de vie

Il devient de plus en plus difficile pour les familles canadiennes de trouver un logement. La crise fait des ravages avec un taux d’inoccupation extrêmement bas[11]. En parallèle, l’étalement urbain s’accélère, de même que ses effets néfastes.

Une optimisation de l’utilisation des toitures pourrait contribuer à la densification des villes. Cette superficie supplémentaire pourrait accueillir des minimaisons et contrer à la fois la crise du logement et la croissance des banlieues. L’agence architecturale néerlandaise MVRDV a d’ailleurs estimé qu’à Rotterdam, si 10 % des toits étaient utilisés pour le logement, 15 000 petites maisons de taille confortable pourraient être créées[12].

Un monde de possibilités

La superficie offerte par les toitures en zone urbaine se transforme en véritable terrain de jeux pour les architectes et les bâtisseurs qui travaillent à créer la ville résiliente de demain. Certains y voient un espace pour pratiquer le yoga et tenir des ateliers communautaires, tandis que d’autres y installeraient des bars et des terrains de tennis. On peut même aller jusqu’à imaginer des façons plus extravagantes d’utiliser ces espaces, comme d’y aménager des montagnes russes ou encore des stations de livraison par drone[13]. Les toits offrent des possibilités et des combinaisons d’utilisation multiples afin de créer un écosystème propre à la toiture où chaque élément est bénéfique aux autres. L’utilisation de ces espaces oubliés ne se fera pas sans embûches, mais les solutions existent et plusieurs réalisations démontrent qu’il est possible de repenser le bâtiment en se tournant vers l’avenir.

Les solutions de SOPREMA

SOPREMA cherche depuis de nombreuses années à optimiser la performance des constructions, notamment afin d’en améliorer le confort, l’usage et la durabilité tout en réduisant l’impact de ses activités et de ses produits. Nous sommes fiers de vous présenter des solutions qui permettent de concrétiser vos projets de toiture en misant sur l’innovation.

Végétalisation des toitures

Les systèmes de végétalisation SOPRANATURE proposent une grande variété d’avantages sociaux, économiques et environnementaux pour les propriétaires de bâtiments et les collectivités. En plus de remplacer les surfaces minéralisées par des surfaces perméables et vivantes à même le parc immobilier, ces systèmes permettent de compenser la perte de services écosystémiques causée par le développement urbain.

Toitures réfléchissantes

Nos membranes de finition SOPRASTAR offrent un indice de réflexion des rayons solaires parmi les plus hauts de sa catégorie.

De plus, notre gamme de membranes SENTINEL en PVC respecte les exigences du CRRC (Cool Roof Rating Council) concernant les membranes réfléchissantes blanches, tout en étant durable et facile à installer.

Toitures solaires

Notre système de supports de panneaux photovoltaïques SOPRASOLAR FIX EVO TILT permet de faire la liaison entre le panneau et la membrane de finition sans la percer, assurant ainsi l’étanchéité complète de la toiture.


Références

[1] OECD. (2018). Repenser l’étalement urbain : Vers des villes durables. URL : https://www.oecd.org/fr/environnement/outils-evaluation/Essentiel-Repenser-etalement-urbain.pdf.

[2] Idem 1.

[3] Winkless, Laurie. (10 août 2018). « The Rise of the Urban Rooftop ». Forbes. URL : https://www.forbes.com/sites/lauriewinkless/2018/08/10/the-rise-of-the-urban-rooftop/?sh=3c7da6b5273d.

[4] Idem 3.

[5] Société québécoise de Phytotechnologie. (2015). Les toits végétalisés. URL : http://www.phytotechno.com/wp-content/uploads/2018/02/SQP_Fiche_Toits-v%C3%A9g%C3%A9talis%C3%A9s-2.pdf

[6] Idem 5. 

[7] Idem 5. 

[8] Gouvernement du Canada. (2020). « Énergie et les émissions de gaz à effet de serre (GES) ». URL : https://www.rncan.gc.ca/science-et-donnees/donnees-et-analyse/donnees-et-analyse-energetiques/faits-saillants-lenergie/energie-emissions-gaz-effet-serre-ges/20074.

[9] Idem 3.

[10] Gobeil, Mathieu. (25 octobre 2019). « Les déserts alimentaires toujours aussi présents au Québec ». Radio-Canada. URL : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1346011/deserts-alimentaires-quebec-carte-villes-regions-fruits-legumes-acces.

[11] Houdassine, Ismaël. (17 janvier 2020). « La crise du logement touche tout le Canada ». Radio-Canada International. URL : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1346011/deserts-alimentaires-quebec-carte-villes-regions-fruits-legumes-acces.

[12] Peters, Adele. (27 août 2021). « 100 Ways to Make Better Use of Urban Rooftops, from Parks to Tiny Homes ». The Fast Company. URL : https://www.fastcompany.com/90669716/100-ways-to-make-better-use-of-urban-rooftops-from-parks-to-tiny-homes

[13]Idem 3.