
La résistance au feu est un élément fondamental dans la conception et la construction des bâtiments. Le Code national du bâtiment établit plusieurs normes visant à encadrer les exigences en matière de protection contre les incendies.
Mais qu’entend-on exactement par résistance au feu? Elle désigne la capacité d’un matériau ou d’un assemblage à ralentir la propagation des flammes et à limiter les dommages causés par un incendie. Dans le contexte des toitures, elle est essentielle pour protéger l’intégrité structurelle d’un bâtiment et ainsi permettre la sortie des occupants advenant un incendie.
Outre les exigences relatives aux matériaux, la résistance au feu des toitures se divise en deux grandes catégories dans le Code : la norme CAN/ULC-S107, qui concerne l’assemblage de toiture, et la norme CAN/ULC-S126, qui s’applique spécifiquement au platelage de toiture. Pour vous aider à mieux comprendre les normes CAN/ULC-S107 et CAN/ULC-S126, commençons par expliquer ce qu’est CAN/ULC.
Qu’est-ce que l’ULC?
UL (Underwriters Laboratories) est une entreprise spécialisée dans la certification et le conseil en sécurité. Elle élabore des normes reconnues par les industries et les autorités réglementaires.
Au Canada, ULC (Underwriters Laboratories of Canada) applique ces mêmes principes et propose des essais de résistance au feu adaptés aux matériaux et aux assemblages de toiture. En plus de réaliser ces essais, ULC offre des services de certification et de vérification pour garantir la conformité aux exigences de sécurité incendie.
Les produits certifiés et testés par UL ou ULC portent leur logo, attestant qu’ils ont été contrôlés selon ces normes.
La norme CAN/ULC-S107 pour la résistance au feu des assemblages de toiture
La norme CAN/ULC-S107 constitue la principale référence en matière d’évaluation de la résistance au feu des assemblages de toiture. Elle vise à mesurer la performance des systèmes de toiture face à une exposition au feu provenant de l’extérieur. Cette norme couvre l’ensemble du système de toiture, du platelage à la membrane de finition.
L’évaluation repose sur plusieurs essais permettant de caractériser la réaction des assemblages face à une source de chaleur intense et à des flammes extérieures. Les assemblages de toiture se voient, selon leurs performances, attribuer une classe de résistance au feu.
- Classe A – Protection maximale contre la propagation des flammes
- Classe B – Protection modérée
- Classe C – Protection minimale
Le classement est obtenu selon les résultats de l’assemblage de toiture aux essais suivants :
Critères d’évaluation
1. Essai de résistance à la propagation de la flamme (Spread-of-Flame Test)
Cet essai mesure la distance parcourue par une flamme appliquée sur l’assemblage pendant une durée déterminée, soit 10 minutes pour les classes A et B et 4 minutes pour la classe C. L’assemblage est testé sur une pente allant jusqu’à 5:12 (5 unités verticales pour 12 unités horizontales). Une pente plus abrupte représente une contrainte supplémentaire, car elle favorise la propagation des flammes.
Les limites de propagation des flammes sont définies comme suit :
- Classe A – un maximum de 6 pieds
- Classe B – un maximum de 8 pieds
- Classe C – un maximum de 13 pieds
Si le platelage est incombustible, seul cet essai est requis pour obtenir la classification. Les prochains critères d’évaluation concernent donc uniquement des assemblages utilisant des platelages combustibles.
2. Essai d’inflammation par flamme intermittente (Intermittent-Flame Test)
L’assemblage est exposé à plusieurs cycles alternant entre une flamme active et une interruption de flamme. L’essai est considéré comme réussi si, après l’ensemble des cycles et un délai prédéfini, le platelage en bois ne s’est pas enflammé.
3. Essai d’inflammation par brandons (Burning Brand Test)
Un ou plusieurs blocs de bois enflammés sont disposés sur la toiture jusqu’à leur extinction complète. L’essai est validé si aucune flamme n’apparaît sur la sous-face du platelage.
La norme CAN/ULC-S126 pour la résistance au feu du platelage de toiture
Contrairement à la CAN/ULC-S107, qui porte sur l’ensemble de la toiture face aux feux extérieurs, la norme CAN/ULC-S126 permet de s’assurer que les matériaux employés ne favorisent pas une propagation rapide des flammes en cas d’incendie provenant de l’intérieur du bâtiment.
Pour ce faire, l’assemblage de toiture est installé au-dessus d’un tunnel d’essai et est soumis pendant 30 minutes à une flamme venant du dessous. La distance parcourue par cette flamme sous le platelage est mesurée tout au long de l’essai.
L’essai suit un critère de réussite/échec basé sur la propagation de la flamme qui ne doit pas parcourir plus de 10 pieds pendant les 10 premières minutes, et pas plus de 14 pieds pendant toute la durée de l’essai.
Si l’assemblage respecte ces limites, il est considéré comme conforme à la norme.
Conclusion
Le respect des exigences CAN/ULC-S107 et CAN/ULC-S126 influence directement le choix des matériaux et les méthodes de construction. C’est pourquoi il est important pour les professionnels de comprendre leurs différences et leurs applications.
Tandis que CAN/ULC-S107 évalue la performance globale d’un système de toiture face aux incendies d’origine externe, CAN/ULC-S126 se concentre sur la combustibilité du platelage et sa capacité à limiter la propagation du feu à l’intérieur du bâtiment.
SOPREMA offre une vaste sélection de systèmes de toiture testés et approuvés selon ces normes. Il est possible de trouver tous les assemblages de toiture SOPREMA certifiés en recherchant le nom de l’entreprise dans la base de données UL par le lien suivant : UL Database.